Dans le sillage des Nuits de l’écoute initiées de 2005 à 2011, c’est une invitation à déambuler, à la tombée du jour, casque audio sur les oreilles, le long du quai du Rhône et dans les salles du musée. Cette nouvelle dérive sonore s’articule autour de narrations radiophoniques remarquables, ancrées dans la fiction, qui mettent le réel sous tension. Pas n’importe quel réel : le fleuve, figure de la frontière entre le monde des vivants et des morts.
Arles, le taureau, les lions et Wally de René Jentet (1970)
Enregistrée sur les quais du Rhône, un jour de juillet où la radio était en grève - née donc d’un hasard - cette émission cherche à capter l’esprit de la « fête » qui s’empare d’Arles pendant la feria. À travers le regard, la sensibilité de la jeune Wally, elle questionne le monde de la corrida, cherche à capter l’âme d’une ville blessée par la guerre, dans laquelle le fougueux Lucien Clergue ferraille pour y faire entrer la photographie…
Les morts ne l’entendent pas de cette oreille de Judith Bordas (2023)
Fruit d’une immersion dans les archives de la radio. C’est à l’origine une commande de la SCAM, dont le cadre est sublimé par Judith Bordas (plasticienne de formation et metteuse en scène), pour mieux nous propulser dans le vertige de l’effacement.
Le Passeur d’eau de Fabien Arca (2017)
Un exercice de fiction-documentaire enregistré avec la complicité de témoins rencontrés « par hasard » sur les berges du Rhône, à l’occasion d’un stage. Cet essai ricoche entre les mots, les aimante à l’aide d’un micro nomade, pour faire son miel de la déconcertante facilité avec laquelle les arlésiens basculent dans la fable, plongent dans l’imaginaire, entretenant chez l’auditeur un doute permanent : ce passeur d’eau a-t-il existé ?
Un événement Musée Réattu en partenariat avec Phonurgia Nova, la SCAM, l’INA, le CNAP et Le Festival Les Suds à Arles Avec la participation exceptionnelle de Wally Bourdet.
Entrée libre mais réservation conseillée 04 90 49 37 58 ou reattu.reservation@ville-arles.fr