A l'issue de l'exposition "Graziano Arici - Now is the Winter of our Discontent" 12 juin - 3 octobre 2021, l'artiste a fait don au musée de la totalité des oeuvres exposées. L’exposition temporaire est considérée au musée comme un lieu d'expérimentation pour les futures acquisitions – qu’elle soit à titre gratuit ou onéreux – dans lequel se confirme le plus souvent la place d’une œuvre dans les collections. L’œuvre de Graziano Arici, d’une grande richesse esthétique, intellectuelle et technique, a trouvé naturellement sa place dans les collections municipales dès son exposition au musée. Le fonds, sélectionné de manière rigoureuse, est à la fois représentatif de son travail et suffisamment diversifié pour envisager sur le long terme la vie des œuvres dans le cadre des futurs accrochages. Il rejoint la riche collection photographique du musée et notamment un corpus important de photographes italiens.
Le 25 mars, série Aubes noires, 2013-2015, film vidéo, 12’25", muet, édition 2/5, 3 EA; Dimanche 9 août, série Aubes noires, 2010, film vidéo, 8’35”, muet, édition 1/5.
La recherche de la plasticienne Caroline Duchatelet porte essentiellement sur la lumière et le paysage. Sculptrice à l'origine, elle se tourne vers la vidéo lors de son pensionnat à la Villa Médicis, en 2008-2009. Les vidéos achetées, réalisées à Rome et à Florence, portent un regard contemporain sur des peintures et des architectures de la Renaissance et baroques. Elles se connectent ainsi à l'histoire du musée et à l'héritage de Jacques Réattu, Grand Prix de Rome et pensionnaire de l'Académie de 1790 à 1793, qui avait trouvé dans son séjour italien un sens nouveau à son art.Ces oeuvres participent aussi à l'enrichissement de la collection d'art vidéo du musée, encore modeste en regard de l'importance que ce médium a pris dans le paysage de l'art contemporain. Pour combler ce retard, le musée souhaite donc développer cet axe d'acquisition, selon un prisme précis : explorer les différentes manières dont la vidéo s'inscrit dans l’oeuvre des plasticiens et des photographes, et la porosité qu'elle crée entre leurs médiums.
Peintre de formation, Jacques Clauzel se consacre aussi à la photographie à partir de 1968, produisant notamment plusieurs séries sur l'Afrique, où il a vécu et travaillé. Particulièrement attaché au musée Réattu, il a déjà fait don de trois peintures au début des années quatre-vingt-dix, puis d'une partie de son œuvre gravé en 2009 (175 gravures, couvrant la période 1983-2009). Aujourd'hui, il fait don d'un ensemble de 88 photographies, rigoureusement sélectionnées par le musée parmi ses principales séries, ainsi que de deux peintures reflétant l'état actuel de ses recherches. Il est rare pour un musée de pouvoir rendre compte, de manière si précise et conséquente, de l'évolution de l’œuvre d'un artiste, qui plus est lorsqu'elle est aussi pluridisciplinaire que celle de Jacques Clauzel. Au-delà de l'enrichissement du département photographique du musée, c'est la synergie qui se créée dans l’œuvre de Clauzel entre photographie, peinture et gravure, qui rend cette donation précieuse. Elle illustre la relation de long terme que le musée entretient avec les artistes et s'intègre parfaitement à sa politique d'acquisition, fondée sur la porosité entre les médiums artistiques.