L’artiste
Harold Ambellan est né en 1912 à Buffalo, dans l’état de New York, et s’est éteint à Arles en 2006. Après des études de sculpture et beaux-arts dans sa ville natale, il obtient en 1930 une bourse d’étude de l’Art Student League. De 1935 à 1939, il est l’un des artistes américains qui bénéficient du Federal Art Project, mis en place par le président Roosevelt dans le cadre du New Deal. En 1938, il participe à l’exposition collective « Subway Art » au MoMa de New York et se lie d’amitié avec les sculpteurs Jacques Lipchitz et Ossip Zadkine. En 1941, il est élu président de la Sculptors Guild of America et expose ses sculptures au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Fine Arts Academy de Philadelphie. Après sa démobilisation de l’US Navy, il enseigne à la Workshop School de New York. Ses opinions politiques, trop à gauche pour l’Amérique maccarthyste, le poussent à s’exiler en France en 1954. Après quelques années passées à Paris, dans le quartier de Montparnasse, il découvre le sud de la France à l’occasion d’un séjour à Cagnes sur- Mer en 1961 puis s’installe à Antibes l’année suivante. Il y vivra jusqu’en 1979, avant de poser ses bagages à Arles, ville dans laquelle il créera pendant 26 ans.
L’œuvre
Harold Ambellan place la figure humaine au coeur de sa création. Silhouettes masculines et féminines, représentées seules ou en couples, y sont autant des motifs graphiques sujets à variations que des supports de réflexion sur la place de l’homme dans l’univers. L’artiste puise aussi bien son inspiration dans l’expressionnisme et le cubisme allemands que l’art indien ou africain, mais l’influence de l’art antique gréco-romain reste centrale. Bien qu’il se soit toujours présenté comme sculpteur, Ambellan s’est aussi intéressé à la céramique, à la peinture et au travail du métal, créant notamment une collection de médailles pour la Monnaie de Paris. Mais c’est son oeuvre graphique, considérable, qui reste essentielle à la compréhension de son art, confirmant l’affirmation de Zadkine selon laquelle « un sculpteur qui ne dessine pas, qui ne peint pas, est une caricature ». C’est parmi plus de 3 500 dessins, conservés par ses filles Anne et Zoé Ambellan, qu’une sélection de 125 pièces couvrant toute la période créatrice de l’artiste (de 1949 à 2004) a été opérée en vue de la donation au musée Réattu. Un premier ensemble de dessins couvrant la période 1949-1979 sera présenté dans une salle des collections permanentes jusqu’au 31 mai. La production arlésienne (1980- 2004) fera l’objet d’un second accrochage en 2021. Exposée à deux pas de la donation Picasso – artiste auquel Ambellan rend parfois hommage – et des sculptures de Zadkine, la donation Ambellan vient parfaitement s’inscrire dans la collection du musée qui, de Marino Marini à Pol Bury en passant par Carmen Perrin et Vincent Barré, cultive plus que jamais son goût pour le dessin de sculpteur.