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La donation Jacques Clauzel

180 gravures (1983-2009) entrent dans les collections du musée

24 janvier - 30 mai 2010

Présent dans les collections du musée depuis 1991 avec trois peintures datant de 1989, Jacques Clauzel vient d’offrir au musée Réattu quelques 180 gravures, choisies parmi une production particulièrement abondante (plus de 600 planches) qui va de 1983 à 2009. Une donation précieuse qui nous donne un accès privilégié au laboratoire de l’œuvre. Intimement tressée avec ses recherches picturales, la gravure est pour Clauzel un formidable champ d’expérimentation, « un élément nouveau et indispensable », sur lequel « s’appuyer pour pouvoir aller plus loin ». Avec une immense gourmandise, il y explore le trait en multipliant et en combinant les techniques, quitte à les détourner et à les réinventer : la morsure de la pointe sèche (au plus près de la rencontre entre la plaque de métal et la main), la volupté de l'aquatinte, la tension du trait que procure l'eau forte, le faux carborundum (un procédé hors norme... qu’il expérimente sur des emballages de plaques de chocolat), sans oublier le martelage au tournevis… autant de gestes qui constituent pour lui d'importants espaces de liberté. Diplômé de peinture et grand logiste au Prix de Rome (comme le fut en son temps Jacques Réattu, lauréat en 1790…) Jacques Clauzel dans ses débuts travaille sur de grands papiers découpés. Un séjour de huit années en Afrique marquera la construction de son travail : il abandonne alors la peinture pour se consacrer à la photographie. Recruté par l'Ecole des Beaux-Arts de Montpellier dès son retour en France en 1973, Jacques Clauzel décide de reprendre tout à zéro, il revient à la peinture par le biais de nombreux dessins automatiques. En 1985, il jette tubes de peinture et brosses et rompt avec ce qu'il sait. Il choisit d'utiliser le papier kraft, qu'il plie, froisse, empile, et n'utilise alors plus que la peinture acrylique la plus brute qui soit et des outils de maçon. Ses travaux collent au bâti (« Au fond je suis un peintre du bâtiment... »). Son évolution et l'expérimentation de toutes sortes de techniques lui permettent de revenir sans cesse à un questionnement fondamental du trait ; ce trait plus ancien que le dessin qui ramène à l'activité la plus archaïque… Il achète une presse, s'initie à l'eau forte : de multiples rencontres et un insatiable désir d’aborder des registres nouveaux feront le reste !

A l'occasion de cette donation, l'artiste a réalisé une estampe et le musée un catalogue, enrichi d’un texte inédit de PAULE PLOUVIER.