Chambre d’écoute
Département d’Art Sonore

Programme novembre 2022 - janvier 2023

L’étude du paysage, dans son épaisseur sonore, constitue un fil rouge de la collection d’art sonore du musée. La Chambre d’écoute met donc en avant, en cette fin d'année, les productions du britannique Tom Fisher, de l’espagnol Pablo Sanz et du français Vincent Grimaldi, distingués par le Prix Phonurgia Nova du Paysage sonore doté depuis 2020 par le musée Réattu / Ville d’Arles. Proposant une lecture purement audio du paysage, les artistes exploitent le fait que le son, aussi bien que la photographie, peut figurer le réel d’une manière subtile et complexe. 

Novembre

Tom Fisher, Hoverflies, Reed Pipes, Cockchafers, Bullroarers, 9’04, Prix musée Réattu / Ville d’Arles 2021.

Artiste sonore et musicien, Tom Fisher conçoit des installations in situ, des œuvres pensées pour l'écoute au casque, des pièces radiophonique et des compositions destinées à l'écoute CD. Créée à partir d'enregistrements réalisés dans les régions rurales du Sufolk, au Royaume-Uni, la pièce présentée déterre les sons des marais et dévoile le foisonnement de la vie dont regorgent les forêts locales. 

Décembre

Pablo Sanz strange strangers, 37’28, une production R{A}DIO{CUSTICA}, Czech Radio Vltava, (République Tchèque), Prix musée Réattu / Ville d'Arles 2020.

Vivant entre l'Espagne et l'Irlande du Nord, Pablo Sanz interroge sans cesse l’acte d’écoute et met l'accent sur les limites de la perception et de l’attention, encourageant une conscience écologique par les sens. L’œuvre diffusée, dotée d’une grande richesse de timbres, fréquences et dynamiques, est fondée sur des enregistrements réalisés au cœur de l’Amazonie. Proposant des perspectives d’écoute inhabituelles – en surface, sous l’eau, ou dans le registre des ultrasons –, elle invite à évoluer dans un monde plein de vie et d’altérité non-humaines. 

Janvier

Vincent Grimaldi, Geophana, 11’01’’, mention spéciale du Prix du musée Réattu / Ville d’Arles 2021.

Le matériel sonore réuni pour cette œuvre comprend des enregistrements d’insectes et de phénomènes naturels capturés dans le Luberon, les Landes, les Grisons et les Alpes Bernoises. A ces enregistrements, l’artiste a superposé des sons électroniques créés grâce à un synthétiseur modulaire, en exploitant en particulier les phénomènes chaotiques et de feedbacks. Il entend ainsi questionner le rapport des activités humaines avec le vivant.

© Jon Rulton