Objet ludique, presque anecdotique, en perpétuel mouvement – par l'adresse de celui qui y joue uniquement - le yoyo invite à s'approprier les œuvres et à les interroger avec une franchise qui serait celle de l'enfance. Sous l'angle double du va-et-vient et de l'entre-deux, les photographies de Philippe Hédan, extraites de la série Les Anges, deviennent élastiques, propices à exprimer pleinement leur polysémie. Images ambigües, conçues dans une approche quasi-picturale – le photographe est d'abord un peintre - elles questionnent les notions de sexes, de condition humaine, d'envol et de mort. Ainsi ses "Anges" trouvent un écho particulier, par le jeu de l'accrochage, dans la figure de Prométhée peinte par Jacques Réattu, qui devient sous le pinceau de l'artiste une figure libératrice, apportant aux hommes le feu, étincelle divine qui les extrait de leur « animalité » première. Images flottantes chez Hédan, personnages en lévitation chez Réattu, il est difficile de garder les pieds sur terre dans cette salle, même s'ils s'incarnent dans la blancheur du plâtre...