Jeudi 18 novembre 2011
A feu vif, la chaleur parcourt à toute allure le cratère noir du wok pour cuire les aliments avec intensité. C'est une énergie similaire et tout aussi enveloppante que Luca Gilli réussit à saisir dans ces photographies. Par une incongrue recette aux ingrédients de lave et de lichens, le photographe italien, nous laisse entrevoir la saveur douce-amère d'un questionnement des origines. Nous basculons à sa suite dans un « doux naufrage » en terre islandaise. A l'instar des grands paysagistes américains, Luca Gilli nous fait découvrir, derrière des images à l'apparence banale, la puissance indicible et vibrante de la nature, sa respiration profonde, comme une évidence. L'ultra réalisme du rendu des matières mêlé à l'évanescence brumeuse, presque extra-terrestre qui habite la partie supérieure des images, sème le trouble tandis que c'est l'énergie, celle des forces telluriques, qui prend le dessus sur toute autre perception. Un moment contemplatif qui nous invite à reconsidérer la photographie de paysage comme un espace propice à la méditation.