Jean-Claude Gautrand (1932 – 2019), a joué un rôle majeur dans la reconnaissance et l’histoire de la photographie en France. Partageant la vision d’Otto Steinert sur la photographie subjective, il fonde en 1963, le groupe Gamma ; puis, le groupe d’avant-garde Libre expression avant d’adhérer en 1964 au Club des 30×40 (club initié par Roger Doloy), dont il devient le vice-président. Il fait partie en 1970 de la toute première équipe des Rencontres d’Arles et mènera à partir de là, parallèlement à son travail photographique, une activité de journaliste et d’historien de la photographie, de commissaire d’expositions. Auteur de nombreux livres, il est un de ceux qui ont œuvré pour faire reconnaître la photographie en tant qu’expression artistique à part entière. Son histoire avec le musée Réattu, remonte à 1970, année de la fondation des Rencontres d’Arles où il expose dès 1971. Pendant près de cinquante ans, il fut l’infatigable témoin de ce festival emblématique, accumulant des archives exceptionnelles offertes par son épouse Josette Gautrand au centre de recherche et documentation du musée Réattu en 2022. L’objet de l’exposition est donc à double entrée : Jean-Claude Gautrand photographe, avec une sélection de plus de 350 photographies de 1957 à 2010 appartenant aux collections du musée, des Rencontres d’Arles et surtout à la collection personnelle de Mme Gautrand et Jean-Claude Gautrand observateur privilégié de l’histoire de la photographie à Arles et au-delà. Ses séries, au graphisme épuré comme Métalopolis ou puissant comme L’Assassinat de Baltard, conceptuelles comme Le Galet, ou intimistes et picturales comme Le Jardin de mon père, témoignent des qualités et du parcours d’un grand photographe.
En 2024, la ville d’Arles et le musée Réattu célèbrent le plus arlésien des photographes parisiens.
« La photographie est un moyen artistique d’expression « extra-ordinaire ». C’est une machine à saisir le monde, à le disséquer, à le découvrir, à le sublimer. C’est une machine à rêves, à messages. La photographie est un baume à l’horreur des choses, c’est un fruit onctueux bourré de dynamite, c’est un piège ! Elle peut être arme meurtrière et sans scrupules pour un kamikaze, mais aussi scalpel salvateur pour l’amoureux du monde. C’est une maîtresse exigeante, tyrannique à jamais insatisfaite, mais c’est aussi une cristallisation de joie, de beauté, de surprises, de rencontres… » JCG
Le musée est soutenu dans toutes ses actions par l’association des amis et partenaires du musée Réattu « Avec le Rhône en vis-à-vis ».
L’oeuvre de Jean-Claude Gautrand est représentée par la galerie Les Douches, Paris, et la galerie ISO, Arles.
Exposition réalisée avec le soutien de PICTO. Tirages réalisés par Thomas Consani & Fred Jourda et la Médiathèque du Patrimoine Photographique.
L’exposition fait partie de la séquence « Arles associé » des Rencontres d’Arles