E comme... Equilibre

Jeudi 22 mars à 12h30

Le principe des ABC... : Sous la forme d'un dialogue libre avec le public, ce programme de rencontres initié en 2006 explore les collections du musée et le vocabulaire de l'art contemporain.

"Par essence, l'équilibre est organique. Chimie, mécanique, économie, biologie, mathématiques ont toutes à dire sur la nécessaire égalité des forces entre les composants d'un système.

L'équilibre, l'égale balance.

Faire les balances, c'est égaliser avant un concert. Si le choeur s'équilibre, qu'aucune voix ne prend le dessus, l'harmonique sera atteinte.
Etre une balance peut parfois mener à la démence.

Car c'est de l'annulation des forces que dépend l'équilibre et [cela] procure un état de repos. La stabilité d'uen position peut venir sur une seule patte, voire à l'envers. L'acrobate éprouve sa raison. Tombera, tombera pas ?

Son équilibration requiert le bon fonctionnement de son cervelet et de son oreillle interne. Autrement il faudrait le perturber profondément pour le déséquilibrer.

Différemment, on cherchera l'équilibrage dynamique par la compensation des forces d'inertie ou l'équilibrage statique en plaçant le centre de gravité sur l'axe de rotation.

Quoiqu'il en soit l'équilibre est toujours la juste combinaison de forces. L'outil privilégié en économie (équilibre entre offre et demande), finance (équilibrer son budget), ou environnement (équilibre d'un écosystème) d'une harmonie toujours promise.

L'équilibre : sorte d'utopie, c'est-à-dire d'espace qui n'existe pas, toujours en devenir, jamais atteint.

Autant dire que l'instabilité nous guette et qu'entre être déséquilibré alors qu'en pleine recherche d'équivalence des forces et être ubn déséquilibré il n'y a parfois qu'un fil ténu.

Et inversement est-il nécessaire de rappeler ainsi donc que, si nous sommes tous en recherche d'équilibre, c'est que nous sommes tous des déséquilibrés persuadés de ne pas l'être ?

L'artiste serait un équilibriste. Il sait que ce n'est pas parce qu'il tient sur le fil, qu'il s'est libéré de la pesanteur. Mais il sait aussi que pour y rester, l'à peu près lui est interdit. L'artiste est

une mouche qui semble virevolter sens dessus dessous mais qui ne quitte pourtant jamais des yeux le point sur le quel se poser."
(Jérôme Gallician)
L'oeuvre abordée par Jérôme fut  Bois, deux éléments (1981) de Toni Grand.