Musée Réattu, chambres d’écho est dédié à l’ensemble de la collection photographique du musée, à travers un dispositif de “mise en effervescence” qui se déploie de façon transversale et pluridisciplinaire dans tout le bâtiment, considéré comme un matériau essentiel de l’exposition : une succession de “chambres” comme autant d’univers, où des œuvres invitées (sculptures, installations, objets, souvent entre nature et culture), résonantes ou dissonantes, viennent aimanter la lecture des images issues des collections du musée.
Au total, quelques 25 chambres, tantôt monographiques (Dieter Appelt, Jocelyne Alloucherie, Edward Weston, Jacqueline Salmon, Georges Rousse…), tantôt thématiques : le voyage intérieur, le laboratoire, les Vanités, l’apparition, l’énigme… où figurent près d’une centaine d’artistes et plus de 400 œuvres.
Le tout nouveau Département d’art sonore du musée contribue à ce dispositif par la présence d’un artiste rare, Knud Viktor, dont les “paysages sonores” investissent passages, escaliers et espaces secrets.
Exposition dans l’exposition, le centre du parcours est occupé par le tête-à-tête entre deux artistes phares du XXe siècle : les “conversations” de Brassaï avec Picasso.
Deux artistes magnifiquement présents dans les collections et l’histoire du musée, Picasso par la donation de 1971 et Brassaï par l’exposition mémorable qu’il fit au musée Réattu en 1974, lorsqu’il fut invité d’honneur des Rencontres. Un ensemble de 110 photographies, dessins, objets, et sculptures, pour entrer dans le laboratoire foisonnant de leur complicité, initiée en 1932.
Du capharnaüm de la rue de la Boétie et des Grands Augustins à l’atelier phosphorescent de Boisgeloup, la sélection des images de Brassaï – qui pour Picasso avaient la véracité et l’acuité d’une véritable “prise de sang” – suit le texte des Conversations, en séquences centrées sur une série de thèmes : le Cirque, l’Atelier, les Transmutations, les Graffiti… Une trame dans laquelle s’insèrent nos dessins, deux sculptures de Picasso, et un objet fétiche, le fameux coco-fesse des Seychelles, source chez l’un et l’autre de multiples échos.
Un catalogue, disponible à la boutique du musée, retrace le parcours, salle par salle, de Chambres d'écho. Il est magnifiquement illustré par les photographies de Colombe Clier